La curiosité est un vilain défaut, dit-on, mais elle nous permet de découvrir plein de choses. Et moi, je suis très curieuse. Petite déjà, j'avais cette manie de suivre les gens, comme ça, juste pour savoir où ils allaient, ce qu'ils allaient faire. Je me suis souvent fait tiré les oreilles à cause de ça. J'aurais voulu être détective, mais au fin fond de ma campagne, il n'y a pas beaucoup de débouchés dans ce domaine.
Cet automne-là, j'étais partie en vacances chez ma tante, dans sa nouvelle maison au fin fond du Lot. Elle s'était trouvée une belle et grande demeure dans un village qui ne semblait pas être au courant que nous étions au XXIème siècle, un havre de paix aussi éloigné que possible de notre société mercantile.
Je remarquais assez vite un homme qui faisait des allers-retours plusieurs fois par jour dans la rue en contrebas. Il avait dépassé depuis longtemps la force de l'âge, et je n'avais plus qu'à le suivre pour découvrir ses secrets. Ce que je me suis empressée de faire.
Son trajet nous emmena directement au centre du village, dans son lieu le plus vivant: le bistrot. Je pris mon mal en patience, assise sur des marches de l'autre coté de la place. Il finit par ressortir plus d'une heure plus tard et pris un chemin qui nous fit faire le tour du village avant d'entrer dans une maison surplombant un potager. Il était assez difficile de s'approcher de la maison en évitant de se faire remarquer, mais je commençais à avoir une grande expérience des filatures. Je glissais bientôt ma tête au coin d'un fenêtre, puis d'une autre, à la recherche du papy.
Je pensais avoir été assez rapide pour m'approcher de la maison, mais lui avait été plus prompt à s'étaler sur son lit et s'endormir. Je suis restée à l'affut près d'une demi-heure, et ai décidé de rentrer quand les ronflements ont pris le dessus sur la tranquillité des lieux.
Que voulez-vous, on ne découvre pas tous les jours un personnage fantastique au destin extraordinaire...
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Il y a presque trois cent ans que j'ai découvert ce secret. Dévorer les âmes permet la jeunesse éternelle. Mieux encore, je suis de plus en plus forte, de plus en plus belle, de plus en plus intelligente. Je suis devenue une déesse, de la plus puissante famille des prédateurs de l'homme.
La seule chose que je n'avais pas prévue est la solitude inhérente à l'éternité. J'étais pourtant une solitaire, plongée dans l'étude de la sorcellerie, persuadée n'avoir besoin de personne. Mais c'était un choix, alors qu'aujourd'hui mon immortalité me l'impose.
C'est alors qu'il m'apparut. Son apparence était sublime, il dégageait une aura indescriptible. Il était comme moi, ou presque. En fait il était beaucoup plus puissant, beaucoup plus vieux. Nous discutâmes longtemps, de tout et de rien. Je découvris que c'était lui qui m'avait orienté vers le vieux grimoire enfermant le secret, sans qu'il ne se soit révélé à moi.
Une seule question me taraudait, il fallait que je lui pose. Au début, une seule âme me permettait de vivre vingt cinq ans de jeunesse. Mais trois cent ans plus tard, il me fallait en consommer une tous les cinq ans. Comment faisait-il, lui qui avait presque mille ans? Devait-il tuer chaque jour pour rester en vie?
Il me sourit à cette question, presque de façon paternelle. Seul le nombre d'âmes compte, me dit-il. Chaque humain que nous tuons nous donne une âme supplémentaire, que nous accueillons au sein de la notre. Aujourd'hui, effectivement, il m'en faut une par jour pour survivre. Mais toi, combien d'âmes contient la tienne? Je ne t'ai pas offert le grimoire pour que tu deviennes immortelle, mais pour que tu récoltes des âmes pour moi. Aujourd'hui, c'est ton tour de mourir pour me les offrir.
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Je risque son courroux ce soir puisqu'il n'aime pas vraiment être mis en avant, mais...
Il sévit dans les commentaires sous le pseudo de bob, quelques photos ici ont été faites grâce à lui, et de nombreuses photos ont été faites dans des endroits dans lesquelles je suis allé grâce à lui.
Mais surtout c'est un mec extraordinaire, qui ne parle jamais de lui mais toujours des autres (et toujours en bien!), qui a une ouverture d'esprit que j'aurais tendance à envier, qui est généreux, qui est toujours à l'écoute... bref, si je ne le connaissais pas, je croirais qu'un mec comme ça, ça n'existe pas.
Alors Alain, mon ami, je te souhaite un excellent demi siècle. Et surtout reste comme tu es.
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Savez-vous ce que fait un animal quand il a répondu à ses besoins naturels? Rien. Il profite du temps qui passe. Mais il y a toujours une exception à la règle. En l'occurrence, c'est l'homme qui tient cette place.
Savez-vous ce que fait un homme quand il a répondu à ses besoins naturels? Il travaille. Cet animal, doté d'un cerveau extraordinaire, recherche toujours mieux. Mais comme le dit le proverbe, le mieux est l'ennemi du bien. Et voici que j'apparais, moi, le prix à payer pour ce luxe, la pollution.
Pas une seule de ces actions puériles, censées améliorer le sort de l'Homme, ne m'échappe. Et consciencieusement, je détruis l'environnement de ce pauvre animal. Bien sûr, l'Homme me connait, mais il faut croire que son magnifique cerveau a été fourni avec un vice de forme. L'Homme ne cherche pas à me détruire... tout au plus il m'éloigne de sa vue, comme s'il ne savait pas que sa planète était un tout.
Je suis une vraie succube, je me nourris de l'essence vitale de l'Homme, et de la nature en général.Je suis le vrai démon de l'Homme, toujours présente en lui, alors qu'il me cherche dans ses religions ou m'invente dans ses romans. Toi qui lis ces lignes, comme tes amis, tes voisins, tous ceux qui t'entourent, vous travaillez pour moi, pour ma gloire, et pour ma puissance.
Chaque jour, partout sur ta planète, la nature recule tandis que je prends sa place. Je suis ton ombre, la mort que tu invites dans ton lit. Continue petit homme, continue... mon héros.
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Prédicateur... répandre la parole divine. Il y a bien longtemps que je n'ai pas remis dans le droit chemin quelque simple croyant qui avait commis un pêché mineur. Je suis un guerrier de la foi. Je combats le mal à sa source avec des armes que l'on pourrait considérer comme issues de la sorcellerie.
Moi qui voyait les démons comme quelques croquemitaines censés effrayer les ouailles pour qu'ils rentrent dans le rang. Maintenant, je sais qu'ils sont bien réels, j'en ai même détruit trois. Mais on n'approche pas le mal sans sacrifice, et ce qu'il m'a fallu faire pour le combattre a damné mon âme mille fois, au nom de Dieu.
Tous les autres guerriers de la foi sont morts aujourd'hui, dans cette plaine, entre la terre et l'enfer. Les onze démons mineurs reculent, s'écartent, et s'agenouillent. Abaddon approche.
Il fait presque deux fois ma taille, sa peau est rouge sang, il est nu.
- Je vais te faire une offre sans précédent, petit homme: Viens à moi, choisis de combattre à mes cotés, ou meurs.
Je sers Durandal dans ma main, et pour toute réponse, bondit pour en planter la lame dans le torse d'Abaddon. Je n'ai aucune chance de survivre, mais peut-être puis-je le détruire avant de succomber. Il évite la lame d'un geste fluide, élégant, et me plante sa main en pleine poitrine. La douleur est atroce, je sens sa poigne se resserrer sur mon cœur.
Je suis le dernier guerrier de la foi, seul rempart entre Abaddon et la terre des humains. Je n'ai pas le droit de faillir, je dois planter ma lame et détruire ce démon. La main d'Abaddon de resserre, je me sens défaillir. Tout est fini, je vais mourir. Une dernière pensée: "Dieu, pardonne-moi". Le dernier son qui parvient à mes oreilles est le rire sadique du démon.
Tandis que je reprends conscience, une douleur lancinante bat la mesure dans mon crâne. Mon esprit se recroqueville au fond de mon âme tandis qu'une force extérieure me dirige tout entier. Je suis mort, je marche aux cotés de onze démons, je suis maintenant l'un d'eux. Abaddon me contrôle, nous allons détruire ce monde que j'ai toujours tenté de protéger. J'entends toujours le rire démoniaque, je l'entendrai pour l'éternité. Je suis damné.
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