Fin du monde 


Comme une histoire de fin du monde. La chaleur, la montée des eaux, les immeubles qui s'effondrent.... tout notre petit univers de confort, des milliers d'années de progrès, détruits, piétinés par une planète qui semble se venger de notre malveillance.


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Fontainebleau 


Du sud au nord, le retour des vacances est souvent ponctué d'arrêts rapides sur des aires d'autoroutes.

Nous, on s'est arrêté trois heures, c'est nettement plus sympa.


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Traverser le temps 


Respirer... se concentrer... laisser s'échapper son esprit, l'entraîner loin de son corps à la recherche de ce que l'on souhaite. Vous croyez que vous me voyez, mais vous ne regardez que mon enveloppe charnelle. Je suis ailleurs.

Je vois une flèche, un triangle symbole d'évolution. Je sais qu'elle est en moi, ma flèche, mon évolution. Mais elle n'est pas orientée vers ce que je souhaite, je n'arrive pas à influencer sa course. Une autre volonté la dirige, une présence que je ne connais pas. Un ennemi?

J'influence le cours des choses, je modifie l'avenir, c'est mon quotidien. Je ne perçois pas le temps comme vous, c'est une simple dimension physique dans laquelle je peux me déplacer, agir. Je croyais être la seule, mais la présence que je ressens se déplace aussi dans le temps.

Il m'a fallu un long moment pour la trouver, mais le temps n'est rien. Maintenant je la combats, un esprit en enfermant un autre, je l'entoure, la serre, la ressens en moi, tellement similaire à moi.

Elle est plus forte que moi, et pourtant ne combat pas, se protège, simplement. Voilà qui me donne l'avantage, je frappe, je blesse, je tue. Mais au moment de sa mort je ressens, je comprends. Je suis la seule, je serai toujours la seule à me promener dans le temps. La présence était moi-même, à un autre moment. Je me suis tuée.


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Les êtres de l'ombre 


Dire que l'humain s'est auto-proclamé le plus grand prédateur que la nature ait produit, quel humour! Bruyant, faible, marchant de jour, les dents plates, pas de griffes, vous êtes obligés d'élever vos proies et de les enfermer pour pouvoir les tuer.

Les miens ne font pas de bruit lorsqu'ils se déplacent ou quand ils communiquent, ils sont forts, voient et sentent leurs proies de loin, certains peuvent même entendre battre un cœur à près d'un kilomètre. La plupart d'entre vous ne croient pas en notre existence. Et pour cause: nous voir, c'est mourir.

Pensez-y la prochaine fois que vous marcherez, seul, la nuit.


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Sorcière 


Sauriez-vous reconnaître une sorcière si vous en croisiez une? Nez crochu, chapeau pointu, suivie d'un chat noir? Pas facile, n'est-ce pas? Bien sûr, les sorcières, ça n'existe pas, et vous n'en avez jamais rencontré.

Mais dites-moi... avez-vous déjà croisé un tueur? Jamais? En êtes-vous certain? Permettez-moi une autre question dans ce cas... où pensez-vous que les tueurs fassent leurs courses? Et oui, vous avez peut-être croisé un tueur sans le savoir... et, qui sait, peut-être également une sorcière...

Moi, j'en connais une. C'est ma sœur. Enfants, elle faisait des tours aux "méchants". Et puis à l'adolescence, elle a compris ce qu'elle était, moi aussi d'ailleurs. C'était notre secret. Nous étions très complices, nous deux contre le reste du monde. Elle n'usait de magie qu'avec parcimonie, et ses quelques "coups de pouce" avaient fait de nous des gens aisés et, je le croyais, heureux.

A vingt six ans, un matin comme tous les autres, elle me dit qu'elle était attirée par une "force" vers le nord. Un esprit caressait le sien et l'attirait inexorablement. Elle partit en refusant que je l'accompagne, et elle est rentrée huit semaines plus tard... changée. Son usage de la magie était de plus en plus fréquent, ses objectifs de moins en moins avouables ou obscures. Il m'était devenu impossible de la raisonner. Elle maigrissait à vue d'œil, ses yeux étaient soulignés de cernes de plus en plus creusées.

La mort "inexpliquée" de notre voisine fut le point de non retour. J'étais le seul à connaître son secret, il était de ma responsabilité de l'arrêter. Ayant usé de toutes les méthodes humainement acceptables pour tenter de la faire revenir à la raison, il ne me restait qu'une seule alternative.

Je lui dérobais sa lame noire, celle qu'elle utilisait lors de ses cérémonies, et la rejoignit dans le grenier qui lui servait de sanctuaire. Elle se retourna agacée, puis son air devint étonné lorsque je brandit la lame, presqu'ahuri. Elle cria "Non!", mais trop tard, je venais de me planter la lame dans le ventre.

Elle bondit vers moi et accompagna mon corps au sol, des larmes coulant de ses yeux emplis d'un amour que je n'avait pas vu depuis des mois. Puis son expression devint plus ferme. Elle m'enleva la lame le plus doucement possible, la brandit, et se poignarda à son tour. Elle m'embrassa sur le front puis s'allongea sur moi, sa tête sur ma poitrine. J'avais retrouvé la sœur que j'aimais.


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